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Crédence (suite)

Ce meuble n'a subit aucune restauration d'ébénisterie de ma part, même pas un ajustement de porte, c'est dire !


Mon savoir-faire s'est éclaté dans la finition !!!

Il faut vous dire qu'à cette période, on avait tendance à passer un enduit qui garantissait le bois contre les vers. Ce mélange fait de sang de bœuf et de mélasse donnait au bois un aspect très sombre, voire noir. Malheureusement, ce procédé résiste à tous les décapants. Et là, intervient le métier et l'expérience !

Il m'a donc fallu retirer en raclant légèrement cet enduit et m'arrêter avant d'altérer la partie originelle soit environ 140 heures ! La facilité aurait été de décaper ce meuble dans un bain ou à haute pression. Inutile de vous dire que dans ces deux cas, le résultat aurait été désastreux. (voir rubrique restauration)


C'est en travaillant dessus que j'ai compris d'ailleurs pourquoi bon nombre de professionnels en avaient fait si peu de cas. Bien sûr, son allure sobre et austère ne mettait pas en valeur sa finesse de sculpture, mais j'avais deviné en regardant bien qu'il était en fruitier. Je pense que si il avait été en chêne, je ne l'aurais pas acheté.

Comme vous l'avez sûrement constaté, ce n'est pas un style passe-partout. Cependant, je peux vous dire que dans une pièce de caractère ayant de bonnes proportions, cela devient une pièce de musée et vous êtes assuré de ne pas en trouver une identique. Vous disposez d'une pièce unique.


J'ai un client dont la lignée remonte aux 12/13ème siècle qui possède une crédence datant de Charles Quint et qui m'a toujours dit que la mienne était plus belle. Cette seule référence me conforte dans mon idée première : je dispose d'une rareté réservée à une personne avisée.